La vague de violences du milieu ultra-orthodoxe continue de choquer le
public israélien. Un homme soupçonné d’avoir lancé une malédiction et
d’avoir craché sur une femme religieuse dans la ville de Beit Shemesh a
été arrêté samedi 24 décembre au soir.
Selon l’acte d’accusation, plusieurs hommes ont attaqué Alisa Coleman
alors qu’elle aidait des écolières à monter dans le bus en direction de
l’école sioniste-religieuse « Orot Banot », réservée aux filles. D’après
ses agresseurs, Mme Coleman n’était pas habillée de manière
« descente »…
Cette dernière, immigrante britannique
et mère de quatre enfants (qui ne sont pas scolarisés dans cet
établissement) a été tellement choquée par les propos tenus par ses
agresseurs qu'elle a tenu à escorter les enfants jusqu’à leur école afin
de s’assurer de leur sécurité.
Aujourd’hui, dimanche 25 décembre, une
équipe de télévision israélienne de Aroutz 2 qui s’était rendue à Beit
Shemesh pour enquêter sur l’arrestation des agresseurs a été elle-même
prise à partie par des dizaines d’hommes (200 selon le témoignage des
victimes).
Des pierres ont été jetées contre la
jeep de la chaîne et une caméra a été détruite au cours de l’incident.
D’après la police et les services de secours venus porter assistance aux
journalistes, un photographe a été blessé à la main et a été transporté
à l’hôpital pour y recevoir des soins.
Ces évènements interviennent alors qu’il
y a quelques jours des dizaines d’ultra-orthodoxes avaient bloqué le
départ d’un bus public pour contraindre une femme à s’assoir à l’arrière
plutôt que devant les hommes.
Condamnation franche et unanime des autorités politico-religieuses.
Ces affaires ont provoqué la colère du
milieu politique et la condamnation unanime des Grands rabbins d’Israël
ainsi que de toutes les autorités sionistes religieuses du pays.
« La police doit arrêter ces
psychopathes et les mettre derrière les barreaux », a déclaré le
ministre des Finances Youval Steinitz qui a également demandé au
ministre de l’Intérieur Elie Yshai de contraindre le maire de Beit
Shemesh à retirer les panneaux indiquant aux femmes dans quelles rues
elles ont le droit de marcher.
« Israël est une démocratie libérale,
tous les espaces publics doivent êtres ouverts et sûrs pour l’ensemble
des citoyens, hommes et femmes », a de son côté assuré le Premier
ministre Benyamin Netanyahou à l’ouverture du Conseil des ministres du
25 décembre.
« Il n’y a pas de place en Israël pour
la discrimination. La police arrêtera ceux qui crachent, lèvent la main
et agressent », a-t-il ajouté.
21 ultra-orthodoxes coupables d'agressions contre des femmes dans la
région de Beit Shemesh ont d'ailleurs été arrêtés par les forces de
sécurités. 9 d'entre eux ont été inculpés.
« Les ultra-orthodoxes extrémistes
doivent être traités comme des gauchistes anarchistes et comme des
jeunes d’extrême-droite, c’est-à-dire par la manière forte », a renchéri
Uzi Landau, le ministre de l’Eau et de l’Energie.
L’opposition a également vivement
condamné ces incidents avec, parfois, des tentatives de récupération
politique. Le parti Kadima (« en avant » en hébreu) a ainsi lancé une
campagne d’affichage sur des bus de Tel Aviv sur lesquels on peut y
lire : « Nashim MéKadima », « Les femmes à l’avant ». Un slogan mêlant à
la fois programme et un brin d' opportunisme.
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