samedi 17 août 2013

L'évangile de Barnabé, qui annoncerait la venue du prophète Mahomet par Jésus

Un manuscrit biblique trouvé à Ankara met le Web musulman en émoi. Et pour cause : Cette Bible, qui a 1500 ans d'âge, renfermerait, selon les msulmans, l'évangile de Barnabé, qui annoncerait la venue du prophète Mahomet. Sources : « Oumma.com », « La vie.fr ».


La « Bible » découverte en Turquie, daterait de 15 siècles et contiendrait les évangiles de Barnabé, selon les musulmans.

DÉCOUVERTE !!!
La Turquie recelait depuis plus de douze ans un trésor livresque précieux, mais aussi brûlant par la prophétie qui y est gravée en lettres d’or : datant de 1 500 ans, une Bible rare a traversé les siècles, et avec elle, la prédiction de l’arrivée du prophète Mohammad( SAWS) sur Terre, émise par Jésus, a résisté à l’épreuve du temps. Fait marquant, le Pape Benoît XVI a fait part de son souhait, cette semaine, de voir l’ouvrage, comme le relate le « Daily Mail ». Une prédiction qui vaut aujourd’hui de l’or, après que sa nature hérétique aux yeux de l’Église Chrétienne, qui l’a soigneusement censurée pendant des années pour la vision islamique de Jésus qu’elle prêchait, l’ait confinée au secret. Le texte a pris de la valeur au fil des âges, au point de devenir inestimable : il serait estimé à 22 millions de dollars.
Le ministre turc de la Culture et du Tourisme Ertugrul Gunay a confié au journal britannique : « Conformément à la croyance Islamique, l'Évangile présente Jésus comme un être humain, et non comme Dieu. Il rejette les idées de la Sainte Trinité et le Crucifiement et révèle que Jésus a prévu l'arrivée du Prophète Mohammed ». Le journal britannique poursuit : « Dans une version de l'Évangile, on rapporte qu'il a dit à un prêtre : Comment le Messie sera-t-il appelé ? Mohammed est son nom béni. Et dans un autre, Jésus a nié être le Messie, prétendant qu'il ou elle serait Ishmaelite, le terme utilisé pour un Arabe ». « Les Musulmans revendiquent le texte, alors que d’autres assurent qu’il correspond à l'Évangile de Barnabé, un complément des évangiles originaux de Mark, Matthew, Luke et John », explique le « Daily Mail ».
Le ministre turc a confirmé le grand intérêt du « Vatican » pour ce livre découvert par son pays en 2000, lors d’une opération de démantèlement d’un réseau de contrebande. Conservée dans un coffre-fort du tribunal d’Ankara, la « Bible » a été par la suite remise aux bons soins du « Musée d'Ethnographie d'Ankara », où elle sera bientôt exposée au grand jour.
Une seule photocopie d'une simple page du manuscrit relié en cuir et gravé d’or, dans la langue natale de Jésus, l’Araméen, vaut environ 2.4 millions de dollars. Sa datation fait actuellement débat, le pasteur protestant Ihsan Ö Zbek la faisant remonter au cinquième ou sixième siècle, alors que St Barnabé, apôtre de Jésus, a vécu au premier siècle. Le professeur de théologie, Ö Mer Faruk Harman, a indiqué au « Daily Mail » que le procédé du feuilletage scientifique serait certainement le meilleur moyen pour déterminer avec précision, et de manière irréfutable, l’époque de sa rédaction.

NOUVEL ÉVANGILE ???
L'affaire est partie de la presse turque, le 23 février 2012 dernier. Le journal « Bugün », un quotidien marqué à droite, propriété d'une ancienne députée du « Parti de la vertu (islamiste) », révèle que le ministère de la culture turc va annoncer la découverte, lors d'une descente chez des receleurs d'art, d'une « Bible » de plus de 1500 ans écrite en syriaque. Et laisse entendre que si le texte est écrit en syriaque, c'est qu'il s'agit peut-être du fameux évangile de Barnabé.
L'Évangile de Barnabé, c'est deux textes distincts. Le premier, qui a été totalement perdu, serait un évangile écrit par l'apôtre du même nom, dans une langue araméenne (comme le syriaque). On en trouve mention à partir du haut Moyen-Âge dans un certain nombre de listes d'ouvrages condamnés, comme le décret du pseudo-Gélase. On ignore absolument ce qu'il contenait. Le second apparut près de 1000 ans plus tard, au XVIIe siècle, mentionné dans un texte en espagnol écrit par un morisque, ces musulmans espagnols qui s'étaient faussement convertis au catholicisme pour ne pas périr sur le bûcher. En 1709, le manuscrit complet fait son entrée dans l'Histoire via la bibliothèque d'un érudit hollandais, Cramer.
Ce second manuscrit se présente comme une vie de Jésus islamiquement correcte : Jésus prie aux heures de prière musulmanes, interdit la consommation du porc, prône la circoncision, réfute absolument l'idée qu'il puisse être Dieu et annonce la venue après lui du prophète Mahomet. Pour les chercheurs occidentaux, chrétiens ou non, qui ont travaillé sur ce texte depuis son apparition, il est clair qu'il s'agit d'un apocryphe tardif, qui ne peut avoir été écrit avant le XIIe siècle : En effet, l'évangile de Barnabé dit ceci : « Et l'année du jubilé qui revient aujourd'hui tous les cent ans, reviendra chaque année et en tout lieu, à cause du Messie ». Or, dans la loi juive, le jubilé est célébré tous les 50 ans : Ce n'est qu'en 1300 que l'année jubilaire sera fêtée tous les cent ans.
Un certain nombre d'autres indices permettent de dater le manuscrit encore plus tardivement, au XVIe siècle. Les spécialistes de la littérature morisque reconnaîssent dans cet évangile un certain nombre de thèmes en vogue dans cette communauté. Et il est manifeste que l'auteur n'a jamais mis les pieds en Terre Sainte, tant les erreurs géographiques et topographiques sont légion. Pour les chercheurs, la cause est absolument entendue : L'Évangile de Barnabé est un faux assez grossier.
Mais dans le monde musulman, on ne voit pas les choses ainsi. Et cela tient à la théologie musulmane. L'islam ne se considère pas comme une nouvelle religion, mais comme le rétablissement de la foi d'Abraham falsifiée successivement par les juifs et les chrétiens. Les premiers, pour accaparer l'élection divine qui, selon le « Coran » aurait été donnée à Ismaël et non à Isaac, et les seconds pour diviniser un Jésus venu précisément rectifier une « Torah » prétendument réécrite par les juifs. Le « Coran » en parle à plusieurs reprises: la sourate de la Vache dit par exemple : « Espérez-vous que ces gens [du Livre] croient avec vous ? Alors qu'une partie d'entre eux, qui entendaient la parole de Dieu, la falsifiait ensuite sciemment, après l'avoir comprise ». L'idée d'un évangile originel, datant d'avant la falsification et interdit par l'Église, est bien ancrée dans les croyances musulmanes. Et beaucoup de propagandistes utilisent l'évangile de Barnabé comme un outil de conversion des chrétiens.
La rumeur lancée par « Bugün » peut donc paraître folle pour un chrétien, mais pas pour un musulman. C'est ainsi qu'à la suite de l'article, de nombreux titres de la presse turque ont repris comme une certitude le fait que la « bible » retrouvée à Ankara contenait l'évangile de Barnabé, ajoutant même un certain nombre d'éléments, selon lesquels par exemple le « Vatican » aurait demandé à pouvoir lire de toute urgence le manuscrit et aurait fait une demande officielle à la Turquie dans ce sens. Les autorités turques et vaticanes ont eu beau démentir la rumeur, rien n'y a fait: sur la toile musulmane mondiale, on peut lire un peu partout que l'évangile de Barnabé a été retrouvé, et qu'il va confondre définitivement la fausse religion chrétienne. L'information a même été reprise sur le site Internet du très sérieux Monde des religions de façon péremptoire : « Une bible annonçant la venue du prophète Mohammed découverte en Turquie ».
Ce n'est de plus pas la première fois que dans le monde islamique, on annonce la découverte de l'Évangile de Barnabé. L'armée turque avait déjà fait cette annonce en 1986 à propos d'une « bible » dont il s'était avéré qu'elle était finalement parfaitement canonique, avant de se rétracter en catimini.

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